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Dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, et dans d’autres parties du monde, des filles et des femmes sont confrontées à une pratique qui marque leur existence dès leur plus jeune âge : la mutilation génitale féminine (MGF). Cette intervention, consistant à altérer une partie des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales, s’inscrit dans des traditions culturelles profondes. Toutefois, elle peut entraîner des conséquences dévastatrices, tant sur le plan physique que psychologique.

Réalité et conséquences des MGF

Les MGF, pratiquées dans un contexte de rites de passage ou de préservation de la chasteté, peuvent infliger une souffrance et engendrer des complications de santé parfois permanentes. Au-delà de la douleur physique, cette expérience peut entraîner une baisse de l’estime de soi, un sentiment de perte de contrôle, des troubles émotionnelles, de l’anxiété, de la dépression… Ces expériences peuvent affecter profondément la capacité de ces femmes à tisser des relations saines et/ou à réaliser leurs aspirations.

Cependant, il est crucial de reconnaître la résilience remarquable de certaines femmes face à ces épreuves. Leurs parcours de guérison, divers et personnels, témoignent de la capacité humaine à surmonter et à se reconstruire.

Quelques pistes pour se reconstruire

  1. Réparation physique et acceptation

Pour certaines femmes, la guérison englobe les soins médicaux nécessaires pour traiter les séquelles physiques des MGF ; mais pour toutes, l’acceptation de ce vécu douloureux est fondamentale. Reconnaître et accepter sa réalité sans résignation permet de renforcer sa sécurité intérieure et ainsi de ne plus en souffrir. Cette acceptation ne s’entend pas comme une adhésion ou une validation de la pratique mais plutôt comme une reconnaissance de sa réalité (contraire au déni) pour avancer vers une vie plus alignée et harmonieuse.

  1. Soutien diversifié

Le soutien peut prendre plusieurs formes : accompagnement et/ou thérapies individuelles, groupes de parole, activités créatives… Ces espaces offrent une écoute empathique et aident à explorer et guérir les blessures émotionnelles. Chaque femme devrait se sentir libre de choisir le type d’accompagnement qui résonne le plus avec qui elle est, dans le respect de son état émotionnel et de ses besoins.

  1. (Ré)Apprendre à être soi

La reconstruction de l’estime de soi est cruciale. Autoriser l’expression des émotions, telles que la colère, la tristesse, la peur… dans un cadre bienveillant permet de libérer et de commencer à se réapproprier son identité. Redécouvrir ses forces, désirs, et limites pave la voie vers l’affirmation de soi.

  1. (Re)Donner SENS à sa vie et SE RÉALISER

Chaque femme porte en elle un univers de rêves et d’aspirations qui définit sa singularité. Surmonter les épreuves liées aux MGF ouvre un champ des possibles où chacune a le pouvoir de transformer ses rêves en réalité. C’est un parcours qui, tout en cicatrisant les blessures du passé, s’oriente vers l’avenir avec détermination et espoir. En réalisant leurs rêves, ces femmes accomplissent un double objectif : elles se reconstruisent individuellement et inspirent d’autres en incarnant force et résilience.

En somme, que retenir ?

Le chemin de la reconstruction de soi est personnel pour chaque femme touchée par les MGF. Reconnaître la douleur, accueillir ses émotions, et s’engager dans un processus de reconstruction sont des étapes clés vers une vie emplie de sens, d’autonomie et de joie. La communauté, la famille, les amis et les professionnels peuvent tous contribuer à ce voyage.

Dr. Minata Sarr,
Coach


Crédit photo : lesahel.org